Liège s'apprête à recevoir près de deux milles professeurs de français, lors du XIVème Congrès mondial des professeurs de français. C'est un événement phare organisé tous les quatre ans par la Fédération Internationale des Professeurs de français. Le précédent Congrès s'était déroulé pour la première fois sur le continent africain à Durban, l'occasion pour Abdou Diouf, alors Secrétaire Général de l'OIF, de souligner le caractère exceptionnel de cet événement. Focus sur un Congrès marquant.
Abdou Diouf
"C'était la première fois en juillet 2012 qu'un Congrès mondial de la FIPF se tenait en terre d'Afrique à Durban, ce continent noir dont je suis moi-même issu et auquel mon coeur appartient.
Que le pays hôte de cet événement considérable soit un pays africain anglophone ajoute à l'initiative des francophones de ce pays, un relief singulier, une pertinence supplémentaire.
Si on estime à neuf cent milles, la population mondiale des professeurs de français, sachons que c'est quatre millions d'enseignants qualifiés que l'Afrique attend pour atteindre les Objectifs du Millénaire du Développement et l'Education pour tous...
Ces données soulignent avec éloquence, le bien fondé du portail www.francparler-oif.org, cet outil d'accompagnement pédagogique des professeurs de français, crée par l'OIF et animé conjointement par le FIPF et le centre international d'études pédagogiques de Sèvres (CIEP).
Le portail, présente aux professeurs de français, l'actualité d'un enseignement du français et d'une francophonie partout présente dans le monde. Il facilite l'échange entre les membres de la communauté mondiale, offre une adresse électronique à tout professeur de français de toute nationalité, ouvre des espaces de discussion et propose un agenda des événements de la langue française et des cultures francophones sur la planète".
Extrait de Géopolitique africaine n°44
Musanji Ngalasso-Mwatha
Le français, une langue mondiale "Le Congrès mondial des professeurs de français s'est tenu, cette année, pour la première fois depuis 1969 en terre africaine. En faisant une petite statistique de la répartition des pays qui l'ont accueilli depuis 43 ans, on s'aperçoit qu'il s'est déroulé trois fois en France, deux fois aux Etats-Unis et au Canada, une fois en Belgique, au Brésil, en Grèce, au Japon et en Suisse, soit onze fois dans les pays du Nord et une fois dans un pays du Sud.
Si l'on regarde la répartition selon les cinq continents, on observe que le Congrès a eu lieu six fois en Europe, cinq fois en Amérique (Nord et Sud), une fois en Asie, et pour parler comme mon fils, zéro fois en Afrique...
Enseigner le français aujourd'hui Pour enseigner le français aujourd'hui, il faut avant tout, bien garder à l'esprit que cette langue n'est plus la propriété exclusive de la France, elle appartient désormais à tous ceux, partout dans le monde, qui l'utilisent comme langue maternelle, langue seconde ou langue étrangère pour vivre, voyager, travailler, créer ou rêver.
Tenir compte de la dimension mondiale de la langue française, c'est oeuvrer à promouvoir l'enseignement d'une langue qui continue d'assurer la communication à l'échelle de la planète.
Si le français ne peut plus assurer ce rôle, s'il d'émiette ou s'éparpille en une multitude de parlers locaux, très différents les uns des autres, s'il cesse d'être la langue mondiale qui réunit les gens en provenance d'origines diverses, alors il n'est plus une langue utile au niveau international, il n'a plus de raison d'être enseigné ailleurs que dans son fief originel, c'est-à-dire en France".
Extrait de Géopolitique africaine n°44
Publication : 09-2016