Paris accueillera les 2 et 3 juillet 2025 la 8ᵉ édition de Mining On Top Africa (MOTA), un sommet international dédié au secteur minier africain. Organisé par AME Trade Ltd, cet événement est devenu l’un des rendez-vous majeurs entre l’Afrique et l’Europe pour penser l’avenir des ressources naturelles, de la transition énergétique, et du développement durable.
Linda Libaï
Un pont stratégique entre l’Afrique et l’Europe
MOTA se distingue par sa capacité à rassembler, pendant deux jours, les acteurs clés de l’industrie minière africaine et les partenaires internationaux : ministres, entreprises minières, investisseurs, institutions européennes, fournisseurs de technologies, et ONG y discutent autour des défis du secteur.
Cette plateforme unique favorise des échanges de haut niveau sur les enjeux de gouvernance, de durabilité, de responsabilité sociale (ESG), et d’investissement dans les minerais critiques tels que le lithium, le cobalt, ou le graphite – essentiels à la transition énergétique mondiale.
L’Afrique au cœur de la transition verte
Alors que le monde cherche à réduire sa dépendance aux énergies fossiles, les ressources minières africaines sont devenues stratégiques. Cependant, les enjeux de transparence, de réglementation, d’exploitation durable et de création de valeur locale restent cruciaux. MOTA ambitionne donc de favoriser une chaîne de valeur équitable pour les pays producteurs, en promouvant le développement local, la transformation sur place, et l’intégration dans les marchés mondiaux.
Une vitrine d’innovation et de diplomatie économique
•Conférences ministérielles : Des représentants de plusieurs gouvernements africains (comme la Guinée, le Ghana, le Sénégal, le Mali, ou la RDC) échangent avec des institutions telles que l’UE, l’OCDE, ou la Banque africaine de développement.
•Sessions thématiques : Gouvernance des ressources, infrastructures minières, numérisation, impact environnemental, genre et inclusion...
•Rencontres B2B et exposition : Les participants découvrent innovations, technologies minières, services techniques et opportunités d’investissement.
Une fréquentation en hausse
L’édition 2024 avait réuni plus de 230 participants de 25 pays, confirmant l’intérêt croissant des partenaires internationaux pour les projets africains. Pour 2025, les organisateurs tablent sur une présence encore plus large, avec un accent mis sur les startups technologiques africaines et les initiatives locales à fort impact.
Promesses minières à Paris, mais pour qui les vraies richesses ?
Toutefois, derrière les ambitions affichées de coopération et de durabilité, certains observateurs restent sceptiques. Nombre d’accords miniers continuent de se signer loin des populations concernées, dans une relative opacité. Et si MOTA se présente comme un pont entre l’Europe et l’Afrique, il reste à s’assurer que ce pont ne serve pas uniquement à exporter les richesses, mais aussi à faire revenir valeur ajoutée, transformation locale et souveraineté économique. Car sans vigilance, le risque est de voir l’Afrique encore une fois cantonnée à son rôle historique : celui de fournisseur de matières premières pour des chaînes de valeur étrangères.
MOTA 2025 : Homepage https://miningontop-africa.com/fr/
Linda Libaï
Correspondante Suisse
Publication : 06-2025