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Le Vietnam rabat les cartes du marché mondial du café


Plantation de café
Plantation de café

Le Vietnam est le deuxième producteur de café (22 milliards de sacs de 60 kilos) dans le monde derrière le Brésil (50 milliards de sacs), mais il en exporte presque autant. Un commerce qui lui rapporte 3 milliards de dollars par an. L’américain Mondelez (ex-Kraft) vient d’y inaugurer le premier centre de formation des planteurs pour se préparer à répondre à la croissance de la demande de café en Asie. Le secteur, en plein essor, est stratégique pour le groupe, qui l’envisage en tête de pont de son marché en Asie, continent où la consommation progresse de 4 % par an.

L'entrée du Vietnam sur le marché mondial du café a bouleversé tous les autres pays producteurs. Entre 1975 et 2000, sa production s’est multipliée par cent, ramenant le pays au deuxième rang mondial derrière le Brésil.

Pourtant l’introduction des premiers plants de café datent de 1857.

Mais ce n’est qu’à partir des années 1970 que la révolution verte a créé un essor considérable de la caféiculture, avec des rendements atteignant 3,5T/ha.

La production annuelle de café au Vietnam est approximativement de 20 Millions de sacs soit environ 1 200 000 Tonnes.

La consommation locale représente 5% de la production. La majorité des plantations est étatique et louée en petites parcelles aux producteurs vietnamiens, le reste appartenant à de grandes compagnies de transformation et d’import/export comme « Thang Loi » ou encore « Tây Nguyên ».

Le café est une matière première hautement spéculative. «Un jour certains sont millionnaires, le lendemain ils peuvent n’avoir plus rien», dit Trinh Xuân Thâu, un collecteur de la région.

Lui ne joue pas à ce jeu-là. Ce qu’on appelle «le café papier», celui qu’on n’a pas encore acheté mais déjà revendu, est bien trop dangereux à son goût.

Le café donne lieu à toutes sortes de pratiques douteuses.

Stéphane Mathieu, le directeur de l’usine d’Ecom à Lam Dong, incrimine volontiers les collecteurs. «criblés de dettes et au bord de la faillite pour certains», ils n’hésitent pas à ajouter toutes sortes d’éléments indésirables dans les sacs qu’ils livrent à l’usine. Cela va des grains cassés, noirs, ou minuscules dans les cas les plus anodins aux boulons utilisés pour lester les sacs. Et ainsi à gonfler la facture. La poussière aussi est un acteur pondéreux.

«Nous en avons éliminé 70 tonnes hier sur un camion de 30.000 tonnes», dit le directeur de l’usine, qui nettoie, trie par lots et met en sacs prêts à exporter. Le café n’est jamais torréfié à ce stade, car il ne se garderait pas. Les grains sont expédiés verts aux industriels (Nestlé ou Mondelez) qui, eux, en revanche se chargent de la torréfaction.


Publication : 06-2016

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