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Un ambitieux plan de développement pour le Niger 2022-2026


Dr Abdou RABIOU, Ministre du Plan
Dr Abdou RABIOU, Ministre du Plan

Les autorités nigériennes ont présenté les 5 et 6 décembre dernier à l’Hôtel Du Collectionneur à Paris, le Plan de Développement Economique et Social (PDES 2022-2026) aux investisseurs publics et privées ainsi qu’aux partenaires Techniques et Financiers du pays, en présence du Président Mohamed BAZOUM, Chef de l’état nigérien.

Une opération rondement menée qui a aboutie à une promesse de 45 Milliards d’euros, sur un objectif initial de 29,62 Milliards, soit plus du double de la somme espérée.

Ce succès s’explique en grande partie par la confiance des principaux bailleurs dans la stratégie déployée depuis plusieurs mois par les responsables nigériens.

Ainsi, les institutions financières internationales, les agences des Nations Unies, l’Union Européenne, le groupe Banque Mondiale (co-organisateur de cette Table Ronde) et autres Banques de Développement se sont engagées à accompagner ce Plan concocté par le gouvernement du Niger, pour la période allant de 2022 à 2026 : il vise à consolider les bases de développement du pays, et à transformer son économie avec à la clé, une croissance d’un taux espéré à 9,3% contre 5,4% en moyenne sur la période 2017 et 2021. L’inflation serait quant à elle contenue à moins de 3%, de même que le déficit budgétaire global.

Trois axes majeurs forment l’architecture de ce plan : Le développement du capital humain, la consolidation de la Paix et de la Gouvernance et la transformation structurelle de l’économie.

Il intervient dans un contexte sensible sur le plan sécuritaire. Ce pays qui est à la croisée des chemins, est à la fois fragile et pourtant si stratégique pour le Sahel, l’Afrique et l’Europe. Il faut dire que la sous-région d’Afrique de l’Ouest où est niché le Niger, a connu des bouleversements majeurs ces dernières années, avec l’arrivée au pouvoir de régimes militaires tous confrontés à la menace djihadiste. Pour faire face à cette menace, le Niger a fait le choix de la stabilité politique à travers notamment la transition démocratique.

Une transition saluée par toute la communauté internationale.

Les défis sont immenses, et les perspectives économiques sont ambitieuses.

L’un des objectifs prioritaires de ce PDES est de ramener le taux de pauvreté du pays de 43% en 2022 à 35% en 2026, mais également de stimuler la croissance.

Pour le Président Mohamed BAZOUM, l’objectif de réduire la pauvreté n’est pas qu’un vœux pieux.

Il insiste sur l’importance de l’éducation, en particulier des jeunes filles : « Je veillerai personnellement à la réduction des inégalités de genre, aux renforcement des capacités des femmes et des filles ; et à la capture du dividende démographique, notamment à travers la scolarisation de la jeune fille et à son maintien dans le système éducatif, la formation professionnelle et technique, surtout des femmes et des jeunes, ainsi que leur accès à l’emploi, aux responsabilités à tous les niveaux ».

Dans la mise en œuvre de ce PDES, l’état a prévu d’apporter comme ressource propre, près de 13,4 Milliards d’euros en plus de l’apport de ses différents partenaires « cet effort traduit d’abord la responsabilité de l’Etat » insiste le Dr Abdou RABIOU, Ministre du Plan et grand architecte de ce Plan 2022-2026.

La mobilisation de cette somme sera possible grâce au développement de la production pétrolière et de son exploitation, d’autant plus que le Niger prévoit de produire près de 110.000 barils par jour dès 2023 contre 20.000 actuellement.

Une montée en puissance dans cette activité qui résulte de l’exploitation imminente d’un oléoduc qui va permettre d’acheminer désormais la production supplémentaire, jusqu’aux côtes béninoises. Il faut remarquer que les capacités en matière de raffinement sont très limitées. « L’état dispose ainsi de moyens budgétaires lui permettant de faire face de manière plus soutenue au financement de son développement, ainsi que des dépenses sociales » a-t-il ajouté.

De nombreuses entreprises ont répondu au-delà des attentes nigériennes.

Des déclarations d’intention préalables à la conclusion d’accords ont été signées pour un montant global de 8,5Milliards d’euros contre 6 Milliards attendus, ce qui témoigne de la confiance des principaux bailleurs.

Le Niger est-il pour autant à l’aube d’une nouvelle ère économique ?

Le suivi de la mise en œuvre de ce PDES nous donnera des éléments concret d’appréciation.

Si des défis importants persistent, notamment le poids considérable sur le budget national qu’impose la nécessité de lutter sur toutes ses frontières contre l’extrémisme violent, et les questions de développement pour tenir compte de la démographie galopante, toujours est-il qu’on constate une forte volonté politique à vaincre les terroristes et une résilience impressionnante au niveau des populations.

Cela attire aussi un intérêt grandissant des investisseurs. Ainsi, le Niger s’engage d’ores et déjà à consolider sa position d’îlot de paix, dans cet espace complexe qu’est le Sahel, et à replacer le pays sur le chemin des investisseurs pour bâtir une économie compétitive, industrialisée et surtout plus inclusive.

MOHAMED BAZOUM
Mohamed Bazoum Président du Niger

table ronde
Table ronde


Publication : 12-2022

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