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Madagascar


Michaëlle Jean & Rajaonarimampianina, le 23 mars, au palais d’Iavoloha
Michaëlle Jean & Rajaonarimampianina, le 23 mars, au palais d’Iavoloha

Contre vents et marées


Le mois de septembre écoulé a été riche en évènements pour Madagascar.

Le 20 septembre 2016 à New-York, aux Nations-Unies, le régime Hery Rajaonarimampianina à mi-mandat a reçu un soutien de taille de la part de Michaëlle Jean, la Secrétaire Générale de l’Organisation de la Francophonie.


C'est à l'occasion d’une réunion, en marge de la 71ème Assemblée Générale de l’Onu, qu'elle annonce aux ministres des Affaires étrangères des pays francophones : « Nous avançons à grands pas vers cet événement majeur.

Les enjeux de ce Sommet sont considérables (…) Madagascar en s’ouvrant au monde devient en quelque sorte le porte-étendard de tous ces pays en sortie de crise ou en transition qui ont besoin de retrouver l’espoir, la confiance et un avenir prometteur avec l’appui indéfectible de la Francophonie et de toute la communauté internationale ».

Cela se passe une semaine après le lancement de l’Agence Malagasy de Développement économique et de Promotion des entreprises (Amdp) à Paris.

Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule.

Dans la même capitale française, le 21 septembre, Roland Ratsiraka ministre du Tourisme lance une offensive de charme auprès des opérateurs touristiques français pour les inciter à choisir la destination Madagascar.

Il précise, néanmoins, que le meurtre d’un couple français à l’île de Sainte-Marie est un cas isolé, et interpelle dans ce sens les médias français, afin qu'ils ne généralisent pas.

Ces nouvelles sur le plan économique, au delà de l’octroi de la Facilité Elargie de Crédit (Fec), encore au stade des intentions, ne signifient pas que Madagascar joue désormais dans la cour des grands.

Entre le retour à l’ordre constitutionnel après la crise et la stratégie volontariste de booster un réel développement, il y a une différence.

Le président Hery Rajaonarimampianina doit faire attention. Il y a de nombreux défis à relever et ce ne sont pas des moindres.

D’abord, le 08 septembre est sorti le Baromètre des Médias Africains (Bma) avec une mention sur Madagascar.

Le panel du Bma 2016 composé de journalistes, juristes, sociologues, acteurs économiques et représentants de la société sociale a fait le tour d’horizon de la presse et de la situation de la liberté d’expression dans la Grande Ile.

Par rapport à 2012, une avancée est palpable mais des difficultés perdurent, tant pour le secteur économique que pour les journalistes.

Le rapport met en exergue les dures conditions de travail et les dysfonctionnements organisationnels et juridiques des médias.

Le fameux Code de la Communication médiatisée adopté mais dénoncé par une bonne partie des professionnels occupe l’attention durant ce mois de septembre avec la poursuite de l’initiative du Mouvement pour la Liberté de l’Expression (groupe des médias contre le Code) auprès de la population.

Une quête de signature sollicitant une révision du Code, est en cours dans la capitale et dans les provinces.

Par ailleurs, la mobilisation populaire contre l’exploitation aurifère ou minière par les chinois semble faire tâche d’huile après celle de Soamahamanina.

Il y a eu dans les parages de Mandritsara et de Mananjary dans le Sud-est.

Les tenants du pouvoir seraient taxés, par la population, d’être à la solde des chinois.

Enfin, sur le plan purement politique, le ton monte en septembre du côté des opposants.

Les groupuscules tentent de se regrouper, tant bien que mal, dans une plateforme, nommée « Malagasy Mitsangana » d’abord et de « Malagasy Mivondrona amin’ny Fanoherana » (Mmf) après.

Les déçus du régime projettent une désobéissance civile, mais une bonne partie des leaders ont été à la tête du régime de Transition et la population hésite.

Contrairement à certaines analyses, le président malgache n’ignore pas les revendications de la population « mais il ne se laisse pas impressionner par les politiciens en quête de sièges » chuchote un de ses proches, lors de son passage à Paris avant de joindre New-York.

D'autres sources font même savoir que « contre vents et marées, Hery Rajaonarimampianina peut faire du nettoyage interne ».

De quel nettoyage s’agit-il ?

Difficile d’en donner la réponse.

Même si, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) a récemment été saisi de deux affaires concernant des proches du régime.

Il y a d’abord la convocation de l’épouse du député d’Antalaha, Jean-Pierre Laisoa.

Opérateur de bois de rose, ce dernier est considéré comme le grand sponsor de la campagne du chef de l’Etat en décembre 2013.

Ensuite, le deuxième dossier concerne Nivo Ratiarison, le directeur de cabinet du ministre de la Communication.

Il s'agit d'une affaire de détournements des recettes publicitaires auprès de la télévision nationale.

Le directeur de cabinet et le ministre de la Communication, étant tous les deux, farouches défenseurs du couple présidentiel dans une émission radiotélévisée.

Un diplomate de la capitale qui confirme cette marche timide vers la lutte contre l’impunité, sent « venir un contrôle du président Hery Rajaonarimampianina ».

En ce début d'octobre se confirme une timide marche vers la lutte contre l'impunité.

On sent une détermination du président Hery Rajaonarimampianinana d'agir.

Contre vents et marées.

A mi-mandat, il a intérêt à rassurer l'opinion nationale qu'internationale.

Il a toute latitude pour agir et vite.


James Ramarosaona


Publication : 01-2017

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